Lyonel Trouillot président des Rencontres du Livre et du Vin de Balma

Publié le par Emmelie Prophète


Haïti: A Balma, commune française située près de Toulouse, dans le département de la Haute-Garonne, se déroulent chaque année, toujours autour d'un thème ayant rapport avec la francophonie, les Rencontres du Livre et du Vin. Le président de ces rencontres, cette année, est Lyonel Trouillot.
Les Rencontres du Livre et du Vin se dérouleront cette année du 22 au 25 mars sur le thème « Métissages francophones ». Ce thème, selon Alain Fillola, maire, conseiller général, vice-président du Grand Toulouse, nous rappelle que la diversité et la richesse culturelles sont des qualités essentielles à la francophonie.

Dany Laferrière était président d'honneur de l'édition 2010. Les Rencontres du Livre et du Vin ont porté des visiteurs des quatre coins de la planète sur les pas de la francophonie.
Plus de cinquante auteurs, venus de partout pour cette édition, interviendront dans des débats, rencontres, lectures et cafés littéraires. 

Lyonel Trouillot, président d'honneur de la manifestation 2012, s'exprime en ces termes : Y a-t-il un français plus français que les autres ? Je parle de la langue. Nomme-t-on l'amour et le désir, la colère et le pain du jour, de la même façon à Paris et à Bamako, à Bruxelles et à Anse d'Hainault ? Au-delà du métissage (je n'aime pas ce mot qu'on a tendance à vider de son histoire qui n'est pas faite d'amour mais de violence physique et symbolique), il me semble que ce qui importe, c'est l'égalité enfin à établir entre les langues françaises ou la langue française en ses multiples déclinaisons spécifiques. Alors seulement, on pourra s'intéresser aux croisements, sans verser dans la démagogique et condescendante célébration de tel parler ou de telle écriture, sans penser à un centre et une périphérie. Le pire qui puisse arriver à un écrivain de langue française non français, c'est d'entendre, étrange compliment, que sa langue a quelque chose de surprenant. Et le pire qui puisse arriver à un écrivain français, c'est de croire que sa langue est plus normale que les autres. Dans les deux cas, il faut franchir ces barrières normatives pour tendre à ce qui justifie sans doute l'acte d'écrire : l'humanité du propos et la constitution d'un langage propre à la voix de celle ou de celui faisant acte d'écrivain.

Métissages francophones ? Par quelles formes de voyages réels et intérieurs ? Entre les ONG de l'humanitaire faisant parfois du bien, souvent du mal, dans les pays du Sud et les demandeurs de visas pour les métropoles européennes ? Entre les politiques dictées par les lois du marché et les victimes collatérales des formes les plus barbares de la mondialisation ? Demain, peut-être. Quand toutes les écritures de langue française pourront circuler dans tous les territoires francophones, ouverts aux lectrices et lecteurs qui sauront qu'ailleurs « cela ne se passe pas comme chez moi ». Quand les français (les langues) seront à égalité. Quand nous aurons appris à partager les biens et les imaginaires, alors peut-être s'écrira de partout, avec des emprunts et des variantes, le grand poème des métissages francophones.»

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Emmelie Prophète

sources: www.lenouvelliste.com

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